
Cette recherche s’inscrit dans l’axe 1 du CRF et se déroule dans le cadre d’un partenariat de recherche avec l’
Association pour l’Emploi des Cadres (Apec) sur les constructions identitaires et la professionnalisation, et prolonge des travaux réalisés (l’étude sur les ex permanents syndicaux de la CFDT qui réintègrent la vie professionnelle) ou en cours (notamment sur les trajectoires des dirigeants de l’économie sociale et solidaire - D. Rodriguèz sous la direction de J.M. Barbier).
L’objectif de ce travail (qui se terminera fin 2016) est de mieux comprendre les processus identitaires mobilisés lors des réorientations professionnelles qui donneraient un rôle central à certaines valeurs au travail. Les recherches sur l’orientation professionnelle mettent au jour l’importance des valeurs, des « biens-clefs » et de l’éthique (Guichard, 2009
[1] ; Guichard & Dumora, 2008)
[2] dans la manière dont les individus considèrent leur avenir professionnel. Comme l’ont montré les travaux d’Arthur et Rousseau (1996)
[3] sur les travailleurs sans lien, les individus se recentrent sur ce qui compte vraiment pour eux et doivent définir seuls les critères de leur réussite professionnelle. Les individus sont contraints de développer une activité de personnalisation (Malrieu, 2003)
[4] ou de
life designing (Savickas & al., 2009)
[5]. L’orientation professionnelle correspondrait alors à un processus de construction de soi, supposant une activité continue de construction-déconstruction de ses références identitaires et de recentrage (quand cela est matériellement possible) sur ses valeurs, ses biens-clefs. Les réorientations professionnelles dans ce secteur de l’ESS pourraient apparaitre comme prototypiques de ces nouvelles manières de gérer sa carrière en se recentrant sur ses valeurs. Il s’agit d’une hypothèse centrale de cette recherche que nous cherchons à vérifier.
Recherche conduite par Valérie Cohen-Scali avec Naïma Adassen (doctorante)